L’oeuvre de Milthon, dans un style classique des plus réalistes, pensée jusque dans les moindres détails, a touché les membres du jury. Ils ont en effet été saisis par le sentiment de solidarité, de fidélité, mais aussi de force et de dévouement qui émane de cette sculpture. Le chien est en situation de veille, le regard scrutateur et les oreilles dressées, les pattes en tension quoiqu’en position allongée et fait corps avec le soldat. La tête du chien, et plus spécifiquement le museau, est le centre de l’oeuvre sur lequel converge le regard du spectateur. À sa droite, en corps à corps, un poilu de la Première Guerre Mondiale, en position ramassée, concentre ses forces, fusil dressé. L’arme chargée sur laquelle chacun s’appuie est le symbole de leur mission et de leur union militaire, elle est retenue par l’oreille du chien aux aguets et affleure le casque bouclier. Le spectateur devine l’hostilité environnante dans laquelle se trouvaient les poilus et leurs fidèles compagnons dans les tranchées, notamment grâce aux bords légèrement relevés de la pèlerine qui recouvre le duo, dont la traine est chargée de ce que l’on devine être des blocs de boue pesants, rugueux et humides… si caractéristiques des conditions de vie dans les tranchées. Le socle sur lequel repose les sujets est une puissante accumulation de strates à effet de proue. Elle s’associe à l’avancée du combat et l’énormité d’une grande guerre. Présentée au jury dans une taille réduite, la sculpture monumentale réalisée en bronze mesurera plus d’1 m de haut, 1,20 m de large pour environ 150 kg.
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